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Association Française de Pédiatrie Ambulatoire

PRÉSENTATION


Fondée en 1990, l'Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA) regroupe la majorité des pédiatres ayant un mode d’exercice à prédominance libérale (cabinets de ville et maternités privées). Bon nombre d'entre eux exercent aussi une activité publique hospitalière ou communautaire (crèches, Protection Maternelle Infantile -PMI-, maisons et établissements d'enfants à caractère sanitaire -MECS-, structures de prise en charge des handicaps, médecine scolaire, etc.).
À l'origine, l'AFPA, association loi 1901, est née de la nécessité d'ajouter à la formation initiale universitaire des pédiatres, une formation complémentaire plus adaptée aux réalités des pathologies de l’enfant et de l’adolescent devant être prises en charge en dehors de
Le but principal de l’AFPA est donc la formation de spécialistes de l’enfant de la conception à 18 ans.
L'association s'est ensuite fixée un objectif complémentaire : assurer et contribuer à une meilleure prise en charge de la santé de l'enfant et de l'adolescent par une activité de recherche assurée par différents groupes de réflexion sur les pathologies non hospitalières de l'enfant.

Pour en savoir plus sur l'Association Française de Pédiatrie Ambulatoire cliquez ici.

CONTRIBUTION 


Au moment où l‘UNICEF, après son rapport sur la santé des adolescents dans le monde prend le parti de mettre en avant la protection des adolescents, dans notre pays, la politique en est à la régression des moyens et à la segmentation de la prise en charge des adolescents.
Le pédiatre libéral qui accompagne tout au long des années le même enfant au plus près sait que l’on ne devient pas tout à coup adolescent et comment l’adolescent se construit sur l’enfant qu’il a été, dans son milieu de vie familial et social. Il sait que l’état de santé et bien autre chose que l’absence de maladie et que prévenir est une tâche indispensable bien avant dépister ou traiter. L’enfant et l’adolescent qu’il devient, vers l’adulte qu’il sera, demande une attention vigilante, un regard spécifique dans la globalité de ce qu’il est, bien au-delà des soins ponctuels S’il est des adolescents qui vont mal, il est bien plus souvent des adolescents qui sont mal à un moment donné de leur évolution sans que cette souffrance soit bruyante et immédiatement visible par l’entourage. Le repérage de ces situations nécessite des points de rencontre systématiques axés sur la prévention et le dépistage. L’adolescent a bien souvent besoin de son médecin spécifique, différent de celui de ses parents et de le voir seul, en accès libre, aussi souvent et longtemps que c’est nécessaire. La culture et l’expertise pédiatrique, basée sur la prévention dés le premier âge, permettent de poursuivre ce mode d’approche pendant l’adolescence. L ‘adolescent y devient l’interlocuteur principal, même si les parents gardent toute leur place.
En pédiatrie libérale les difficultés se situent à différents niveaux :
La pénurie des pédiatres ambulatoires empêche ce travail de prévention et de dépistage précoce spécifiques, dans le continuum de l’enfance, des troubles de l’adolescence. En corolaire la surcharge de demandes pour les enfants petits qui limite d’autant la disponibilité pour l’adolescent qui doit bénéficier d ‘une médecine spécifique, avec abord global tant sur le plan psychique que somatique, et non stigmatisant ou rapporté à un simple symptôme.
Une consultation systématique de dépistage et de prévention à 11 – 13 ans, prise en charge à part entière (sur le mode des bilans bucco dentaire gratuits ou des consultations systématiques jusqu’a 6 ans) serait une bonne façon de recréer le lien entre l’adolescent et le soignant, et d’établir un état des lieux personnalisé, qui permettant d’éviter ou de prendre en charge de façon adaptée des trubles plus avérés .
Si la majorité des adolescents vont bien, ceux qui sont plus fragiles (maladie chronique, fragilité psychique, contexte difficile social ou éducatif pourraient dès lors être le sujet d ‘une
vigilance plus particulière et être plus facilement accompagnés.
L’autre obstacle en médecine libérale est la durée de la consultation avec l’adolescent qui est nécessairement longue et non reconnue en tant que telle au plan financier. (au moment du choix du médecin traitant si le pédiatre est choisi par l’adolescent entre 16 et 18 ans : le tarif de la consultation est inférieur à celui avant 16 ans ) Le temps passé en lien avec le autres professionnels entourant l’adolescent n ‘est pas valorisé non plus. Ceci est d ‘autant plus anormal que le soignant a fait une formation spécifique, indispensable pour bien connaître cette population Nous demandons une revalorisation financière de la consultation de l’adolescent à hauteur du temps passé et de l ‘investissement nécessaire à une prise en charge optimisée.
Au décours de la prise en charge, se pose l’orientation de l’adolescent : Le manque ou la fermeture de nombreuses structures de soin rend difficile l’accueil d’un adolescent en difficulté. La pénurie et la non disponibilité de fait des pédopsychiatres et des psychiatres rendant souvent le pédiatre démuni devant un adolescent en difficulté sans que l’hospitalisation ne s’impose. Quel recours possible quand un simple suivi pédiatrique s’avère insuffisant ?
Au total la politique de santé actuelle ne donne pas aux pédiatres les moyens de prendre en charge les adolescents de façon optimale, alors qu’ils devraient être des piliers dans la prise en charge de l’adolescent de la prévention aux soins.